Entretien oral du concours SOG

Entretien oral du concours SOG

Présentation générale de l’épreuve

  • Durée : 30 minutes

  • Coefficient : 7

  • Note éliminatoire : 6/20

    L’oral d’admission du concours de sous-officier de gendarmerie (SOG) est l’étape la plus importante de la phase d’admission. Avec un coefficient 7, il fait toute la différence entre un candidat admissible et un candidat admis. Cet entretien ne s’improvise pas : vous devez arriver prêt, confiant, et stratégique.

    1. Déroulement de l’oral du concours SOG

    L’épreuve orale du concours SOG dure 30 minutes, mais ce sont probablement les 30 minutes les plus importantes des sélections. Le jury veut savoir qui vous êtes vraiment, pas juste votre niveau de culture générale, mais votre capacité à raisonner, à vous exprimer clairement et à vous comporter en futur sous-officier.

    Étape 1 : le tirage du sujet et les 10 minutes de préparation

    Dès votre entrée, vous piochez un sujet de culture générale. Il s’agit toujours d’un sujet ouvert, lié à des thématiques de société, de citoyenneté, ou d’actualité. Il n’y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise réponse, c’est à vous de construire une réflexion personnelle argumentée.

    Vous avez alors 10 minutes pour préparer votre exposé, seul, dans une salle à part. C’est très court, donc ne partez pas dans tous les sens:

    • Notez immédiatement vos idées clés, ne bloquez pas pendant 5 minutes sur le sujet, il vaut mieux avoir des idées basiques et bien s’exprimer plutot que de chercher des idées sophistiquées et se retrouver en manque de temps.

    • Structurez votre exposé en 3 parties simples comme pour l’épreuve de composition de culture générale de la phase d’admissibilité du concours : introduction / développement en 2 parties / conclusion.

    • Limitez-vous à 2 ou 3 arguments bien choisis par partie du développement, avec des exemples concrets. L’exposé ne doit durer que 5 à 7 minutes et ce n’est pas grave si vous ne dites pas tout ce qu’il y a à dire sur le sujet.

    Ne rédigez pas vos phrases mot à mot. Utilisez des mots-clés et une structure logique, que vous pourrez suivre naturellement à l’oral.

    Étape 2 : l’exposé devant le jury

    Une fois les 10 minutes écoulées, vous entrez dans la salle d’entretien. Le jury est composé de deux gendarmes, souvent un gradé et un sous-officier expérimenté.

    Votre exposé doit durer entre 5 et 7 minutes. C’est suffisant pour :

    • Montrer que vous avez compris le sujet.

    • Démontrer que vous savez structurer votre pensée.

    • Donner des exemples pertinents.

    L’erreur classique est de parler 15 minutes en pensant que “plus c’est long, plus c’est sérieux”. C’est faux. Si vous monopolisez le temps, vous empêchez le jury de vous poser des questions, et vous perdez des points.

    Le jury n’évalue pas seulement vos connaissances, mais aussi :

    • Votre capacité d’analyse (ce que vous comprenez du sujet).

    • Votre expression orale (est-ce que vous êtes clair, fluide et structuré).

    • Votre attitude générale (sûr de vous mais humble, posé mais dynamique).

    Pendant votre exposé, regardez vos interlocuteurs, parlez calmement et avec assurance. L’aisance se travaille en répétant l’exercice à voix haute, chez vous ou devant un proche.

    Évitez les phrases longues ou trop complexes. L’introduction doit être fluide, percutante et bien structurée.

    2. Exemples de sujets d’actualité

    Lors de l’entretien oral du concours SOG, le sujet que vous allez tirer au sort portera sur un thème d’actualité ou de société. Ce n’est pas un test de connaissance encyclopédique. L’objectif est de vous amener à réfléchir, structurer votre pensée, et exprimer un avis argumenté. Le jury cherche à voir si vous êtes capable de prendre de la hauteur sur un sujet et de le traiter avec maturité, méthode et esprit critique.

    Voici une sélection d’exemples de sujets, classés par grandes thématiques, pour vous aider à vous entraîner efficacement.

    Société & citoyenneté

    • La liberté d’expression a-t-elle des limites ?
    • La place des femmes dans les institutions républicaines.
    • La montée de l’individualisme dans la société actuelle.
    • Le rôle des associations dans la cohésion sociale.
    • L’engagement citoyen des jeunes est-il en recul ?

    Enjeux environnementaux

    • La transition écologique est-elle compatible avec la croissance économique ?
    • Les gestes individuels sont-ils suffisants pour protéger la planète ?
    • Faut-il interdire les véhicules thermiques en centre-ville ?
    • L’écologie doit-elle être une priorité de l’État ?

    Technologies & médias

    • Les réseaux sociaux sont-ils une menace pour la démocratie ?
    • L’intelligence artificielle représente-t-elle un danger pour l’emploi ?
    • Faut-il réguler la liberté d’expression sur Internet ?
    • Le numérique rapproche-t-il vraiment les individus ?

    Questions de sécurité & défense

    • Le port de l’uniforme à l’école : bonne idée ?
    • La légitime défense est-elle bien encadrée en France ?
    • Les forces de l’ordre sont-elles suffisamment soutenues ?
    • Quel rôle pour l’armée dans les crises modernes (sanitaires, climatiques, etc.) ?

    Éducation & jeunesse

    • Faut-il renforcer l’autorité à l’école ?
    • L’école prépare-t-elle vraiment les jeunes à la vie active ?
    • Les écrans ont-ils un impact négatif sur la jeunesse ?
    • L’éducation civique est-elle suffisante en France ?

    Questions sociales

    • Le travail est-il encore une valeur essentielle ?
    • Les inégalités sociales en France : comment les réduire ?
    • Le revenu universel est-il une solution d’avenir ?
    • Faut-il rendre le Service National Universel obligatoire ?

    Monde & géopolitique

    • Quelle est la place de la France dans le monde aujourd’hui ?
    • Le terrorisme est-il toujours une menace majeure ?
    • L’immigration est-elle un atout ou un défi pour la France ?
    • L’Union européenne protège-t-elle efficacement ses citoyens ?

    Vous ne pouvez pas tout savoir – mais ce n’est pas un problème

    Comme vous le voyez, les sujets peuvent être très variés. Certains seront familiers, d’autres moins. Et c’est normal : l’objectif n’est pas de voir si vous êtes un expert, mais de tester votre capacité à réfléchir sous pression, à prendre la parole avec calme, et à construire une analyse cohérente, même sur un thème que vous ne maîtrisez pas parfaitement.

    Ce que le jury veut, c’est voir comment vous pensez, pas quelle quantité d’informations vous connaissez par cœur. Ne cherchez pas à apprendre des fiches toutes faites. Entraînez-vous à analyser un sujet en temps limité, à structurer vos idées, et à tenir un discours clair, nuancé et argumenté.

    3. La phase de question réponse avec le jury

    Une fois votre exposé terminé, le vrai cœur de l’entretien commence, la phase d’échange avec le jury. C’est à ce moment-là que les examinateurs vont vraiment chercher à vous connaître, vous tester, et vous évaluer sur votre potentiel en tant que futur sous-officier.

    Pendant environ 15 minutes (dépendamment de la longueur de votre exposé), le jury va enchaîner des questions, parfois simples, parfois déstabilisantes. L’objectif n’est pas de vous piéger, mais de voir comment vous réagissez, ce que vous avez dans la tête, et comment vous vous comportez.

    Ce que le jury cherche à savoir

    Les gendarmes en face de vous ne cherchent pas un “élève modèle”. Ils cherchent un profil solide, quelqu’un de motivé, stable émotionnellement, capable de réfléchir vite, de parler clairement, et de tenir la pression.

    Ils vont donc explorer plusieurs axes :

    • Votre parcours et votre présentation personnelle.
    • Vos connaissances sur la gendarmerie.
    • Votre motivation réelle.
    • Votre capacité à gérer des situations concrètes.
    • Votre vie personnelle, pour voir qui vous êtes en profondeur.

    Commencez par une présentation personnelle solide

    C’est souvent la première chose qu’on vous demande, “Présentez-vous.”

    Préparer cette question à l’avance est extrêmement important. c’est le point de départ de la conversation et une bonne présentation personnelle vous permettra de bien commencer l’entretien tout en montrant au jury que vous arrivez préparé.

    La structure de cette présentation personnelle doit rester simple :

    • Nom, prénom, âge
    • D’où vous venez
    • Parcours scolaire
    • Pourquoi vous vous présentez au concours SOG

    Parlez normalement, sans réciter. Vous devez savoir tout ce que vous allez dire dans votre présentation mais il ne faut pas non plus l’apprendre au mots pret au risque de paraître robotique devant le jury.

    Questions sur la gendarmerie

    Ces questions visent à vérifier si vous vous êtes renseigné sérieusement sur le métier que vous voulez faire. Le jury veut voir si vous comprenez où vous mettez les pieds et juger votre motivation à rejoindre l’institution.

    Exemples de questions fréquentes :

     

    • Quelle subdivision d’armes souhaitez-vous intégrer ?

    • Que fait un sous-officier de gendarmerie au quotidien ?

    • Quelles sont les étapes de formation après la réussite au concours ?

    • Quelle est la différence entre la gendarmerie départementale et mobile ?

    • Quel est le rôle de la Garde Républicaine ?

    • Que savez-vous de l’actualité récente concernant les forces de l’ordre ?

    Les candidats qui ne connaissent pas les bases du métier sont vite écartés. Arriver avec des connaissances solides sur la gendarmerie est un minimum si vous voulez devenir SOG.

    Questions sur votre motivation

    Là, le jury va chercher à savoir si vous êtes là par vocation ou par hasard. Votre objectif est de transmettre votre envie sincère de rejoindre la gendarmerie et de montrer que c’est un projet bien réfléchi, que vous avez depuis longtemps.

    Exemples de questions :

     

    • Pourquoi voulez-vous devenir gendarme ?
    • Pourquoi vous présenter maintenant, et pas avant ?
    • Pourquoi avoir choisi la gendarmerie plutôt que la police ?
    • Qu’est-ce qui vous attire dans la vie en caserne ?
    • Que ferez-vous si vous échouez au concours cette année ?

    Soyez honnête, mais orientez toujours vos réponses vers une image de stabilité, de détermination, et de cohérence.

    Mises en situation

    Ces questions visent à tester votre réflexion rapide, votre sens des responsabilités, et parfois votre morale.

    Exemples :

    • Vous voyez un collègue utiliser la violence sans justification : que faites-vous ?
    • Un supérieur vous donne un ordre que vous jugez illégal : comment réagissez-vous ?
    • Vous êtes en patrouille et un civil vous insulte devant témoins : que faites-vous ?
    • Vous devez annoncer une mauvaise nouvelle à une famille : comment vous y prenez-vous ?

    Ne cherchez pas absolument la “bonne réponse”. Il vaut mieux donner une mauvaise réponse bien argumentée plutôt que de donner la bonne réponse sans savoir pourquoi. Ce qui compte, c’est votre capacité à rester calme, à justifier vos choix, et à montrer que vous savez faire preuve de discernement.

    Questions personnelles

    Le jury veut aussi connaître la personne derrière le candidat. Ces questions ne sont pas là pour vous juger, mais pour cerner votre personnalité, vos valeurs, et votre équilibre de vie.

    Exemples :

    • Parlez-moi de votre famille.

    • Quels sont vos loisirs, vos passions ?

    • Faites-vous du sport ? À quel rythme ?

    • Avez-vous une expérience associative ou de bénévolat ?

    • Quelles sont vos qualités principales ? Et vos défauts ?
    • Comment travaillez-vous sur vos points faibles ?

    Ne tombez pas dans le cliché du “je suis trop perfectionniste”. Montrez que vous vous connaissez, que vous êtes lucide, et que vous êtes en progression.

    Soyez prêt à être bousculé

    Parfois, le jury peut adopter une attitude froide, distante, voire provocante. Ce n’est pas personnel, c’est un test pour voir comment vous gérez la pression.

    Vous êtes là pour rejoindre un métier d’autorité, de rigueur, de service public. Le jury veut savoir si, face à l’inconfort, vous restez digne, calme, structuré.

    La clé est de ne jamais perdre vos moyens. Respirez, écoutez bien la question, et répondez posément. Même si vous sentez qu’on cherche à vous faire réagir, gardez le cap.

    4. L’attitude à avoir pendant l’entretien

    Au-delà de ce que vous dites, le jury va accorder une grande importance à comment vous le dites. Votre attitude générale est un indicateur fort de votre maturité, de votre capacité à représenter l’institution, et de votre aptitude à gérer des situations humaines et professionnelles.

    Comportement observé

    ✅ Ce que le jury attend

    ❌ Ce qu’il faut absolument éviter

    Attitude générale

    Posture droite, regard franc, présence active

    Attitude fermée, posture effondrée, regard fuyant

    Expression orale

    Voix claire, rythme posé, articulation soignée

    Ton monotone, trop rapide, langage approximatif

    Réaction au stress

    Maîtrise émotionnelle, calme, concentration

    Nervosité apparente, agressivité, perte de contrôle

    Qualité de réflexion

    Réponses argumentées, logiques, bien construites

    Réponses vagues, désorganisées, contradictoires

    Connaissance du métier

    Références concrètes à la gendarmerie, parcours de formation

    Ignorance du métier, idées vagues ou fausses

    Motivation exprimée

    Sincérité, logique dans le projet professionnel

    Réponses floues, clichés (“j’aime aider les gens…”)

    Capacité d’écoute

    Répond aux questions posées, sans détour

    Coupe la parole, répond à côté

    Humilité et honnêteté

    Assume ses lacunes, dit « je ne sais pas » avec tact

    Tente de tout savoir, invente, fait des détours inutiles

    Rapport à l’autorité

    Respect, politesse, attitude professionnelle

    Provocation, familiarité, manque de distance

    Dès que vous entrez dans la salle, vous êtes déjà en train d’être évalué. Votre attitude est votre premier message, et parfois le plus puissant.

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