Entretien psy du concours SOG

Entretien psy du concours SOG

Présentation générale de l’épreuve

  • Durée : 30 minutes

  • Coefficient : non noté

    Si vous êtes admissible au concours de sous-officier de gendarmerie, vous allez devoir passer l’entretien avec le psychologue. Cet échange de 30 minutes environ ne donne pas lieu à une note, mais il peut clairement faire basculer la décision finale en votre faveur… ou non.

    Vous serez seul face à un psychologue, dans une salle isolée. Son rôle est d’évaluer votre stabilité émotionnelle, votre capacité à vous adapter aux exigences du métier, et surtout, vérifier que votre motivation est solide et sincère.

    Beaucoup de candidats arrivent mal préparés, soit parce qu’ils ne prennent pas cet entretien au sérieux, soit parce qu’ils récitent des réponses toutes faites – et cela se voit immédiatement. L’objectif de cette page est de vous aider à comprendre précisément ce qui vous attend, comment vous préparer avec justesse, et éviter les erreurs qui pourraient vous coûter votre place en école.

    1. Déroulement de l’entretien

    L’entretien psychologique du concours SOG se déroule dans un cadre formel et confidentiel. Vous serez reçu seul, dans une pièce calme et isolée. L’échange dure environ 30 minutes. Ce laps de temps peut paraître court, mais il est suffisant pour évaluer des aspects clés de votre personnalité et de votre aptitude à exercer le métier de sous-officier de gendarmerie. L’entretien se compose de plusieurs phases qui s’enchaînent de manière fluide.

    🟢  Phase d’introduction

    Le psychologue vous accueille et vous invite à vous présenter librement : nom, prénom, âge, parcours scolaire et professionnel, situation familiale. Cette phase est souvent sous-estimée, pourtant elle est probablement la plus déterminante de tout l’entretien. Une présentation claire et structurée vous permettra de démontrer que votre projet est mûrement réfléchi, et que vous possédez déjà les qualités attendues d’un futur sous-officier.

    🟡  Phase d’exploration du parcours

    Le psychologue va rapidement rebondir sur certains éléments de votre parcours. Un redoublement, une réorientation, une démission ou encore une période d’inactivité peuvent devenir des points d’appui pour mieux comprendre votre personnalité. L’objectif n’est pas de vous piéger, mais de vérifier si vous êtes capable de parler de vous avec honnêteté, recul et cohérence.

    Le psychologue cherchera également à évaluer si votre projet de devenir sous-officier de gendarmerie est cohérent avec votre parcours, et s’il s’inscrit dans une véritable dynamique à long terme.

    🔵  Phase de questionnement ciblé

    Une fois les bases posées, vous serez amené à répondre à des questions liées à votre vécu émotionnel: comment vous gérez le stress, la colère, la frustration, le deuil, etc. Des scénarios hypothétiques vous seront parfois présentés : Comment réagiriez-vous si un collègue vous manque de respect ? Si vous deviez annoncer un décès à une famille ? Cette phase permet d’évaluer vos réactions face à des situations sensibles, typiques du métier de gendarme.

    Les thématiques abordées sont récurrentes d’un entretien à l’autre. Il est donc essentiel de vous y préparer sérieusement pour ne pas être pris au dépourvu.

    🔴  Phase de déstabilisation (possible)

    Dans certains cas, le psychologue cherchera volontairement à vous tester. Il pourra insister sur un point sensible (votre âge, une reconversion, un échec personnel ou professionnel), ou vous poser des questions inhabituelles voire déconcertantes (Pourquoi ne souriez-vous pas ? Quel est votre signe astrologique ?). Le but n’est pas de vous mettre mal à l’aise gratuitement, mais de vérifier votre stabilité émotionnelle, votre capacité à rester aligné et à défendre vos choix avec calme et assurance.

     Clôture

    L’entretien se termine généralement sans retour immédiat sur votre performance. Le psychologue vous remerciera et vous raccompagnera, parfois après une dernière question ouverte du type : Avez-vous quelque chose à ajouter ? Il est important de rester professionnel jusqu’à la fin, sans relâcher votre posture ni adopter une attitude trop relâchée, même si l’entretien semble terminé.

    Chaque entretien est unique, mais cette structure revient très fréquemment. Connaître à l’avance ces différentes phases vous permettra d’aborder cette épreuve avec plus de lucidité, de confiance et de maîtrise.

    2. Les types de questions posées

    L’entretien psychologique repose principalement sur des questions souvent simples en apparence, mais qui ont pour but de sonder en profondeur votre personnalité, votre vécu et votre rapport au métier de gendarme.

    Ces questions varient d’un candidat à l’autre, mais certaines reviennent régulièrement. Les connaître à l’avance vous permettra non seulement de gagner en sérénité, mais surtout d’éviter les réponses vagues ou incohérentes.

    Voici les grandes catégories de questions les plus fréquemment posées, avec plusieurs exemples pour vous aider à vous y préparer efficacement.

    🧍‍♂️ Parcours personnel et familial

    1. Pouvez-vous vous présenter ?

    2. Que font vos parents ?

    3. Avez-vous des frères et sœurs ?

    4. Avez-vous grandi dans un cadre stable ?

    5. Quelle est votre situation familiale actuelle ?

    6. D’où venez-vous ?

    7. Avez-vous vécu un deuil marquant ?

    8. Avez-vous déjà été suivi par un psychologue ?

    9. Comment gérez-vous les périodes de doute ou de solitude ?

    🎓 Parcours scolaire et professionnel

    1. Quel a été votre parcours scolaire ?

    2. Quelle était votre matière préférée ?

    3. Avez-vous redoublé ? Pourquoi ?

    4. Avez-vous connu des échecs scolaires ou professionnels ?

    5. Pourquoi avoir quitté votre dernier emploi ?

    6. Quelles compétences avez-vous développées dans vos précédentes expériences ?

    7. Si vous n’êtes pas admis cette année, que ferez-vous ?

    8. Vous êtes-vous inscrit à d’autres concours ?

    🎯 Motivation et projet professionnel

    1. Pourquoi vouloir intégrer la gendarmerie ?

    2. Depuis quand ce projet mûrit-il ?

    3. Quelle image avez-vous du métier de gendarme ?

    4. À quoi vous attendez-vous concrètement sur le terrain ?

    5. Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles d’un bon gendarme ?

    6. Dans quel domaine de la gendarmerie aimeriez-vous évoluer ?

    7. Pourquoi vous plutôt qu’un autre candidat ?

    8. Quel est votre projet de carrière à 5 ou 10 ans ?

    🧠 Réactions, comportement et gestion émotionnelle

    1. Comment réagissez-vous au stress ?

    2. Que faites-vous lorsque vous êtes en colère ?

    3. Avez-vous déjà eu peur pour votre vie ?

    4. Comment réagiriez-vous face à un décès en service ?

    5. Quelle est votre relation avec l’autorité ?

    6. Êtes-vous plutôt leader ou suiveur dans un groupe ?

    7. Avez-vous déjà dû gérer un conflit ?

    8. Accepteriez-vous de travailler sous les ordres d’une femme ?

    9. Comment réagiriez-vous si un collègue vous manque de respect ?

    3. La posture à adopter pendant l’entretien

    Votre comportement pendant l’entretien est aussi important que vos réponses. Le psychologue analyse tout : vos mots, votre attitude, votre façon de gérer le stress. Voici les points clés pour faire bonne impression et rester crédible du début à la fin.

    Restez calme et maître de vous

    Même si une question vous déstabilise, gardez votre sang-froid. Ne vous précipitez pas pour répondre : un silence de réflexion est un signe de maturité, pas de faiblesse. Montrez que vous êtes capable de gérer une situation tendue sans perdre vos moyens.

    L’objectif est de transmettre une image de stabilité émotionnelle.

    Parlez avec clarté et sincérité

    Exprimez-vous simplement, sans réciter un texte appris par cœur. Le psychologue repère très vite les discours formatés. Parlez avec vos mots, même si c’est imparfait. L’essentiel est de rester cohérent et aligné avec vos valeurs.

    Évitez les réponses floues, préférez des exemples concrets tirés de votre vécu. Évitez également les réponses trop parfaites du type “mon plus grand défaut est d’être trop perfectionniste”.

    Adoptez un langage corporel professionnel

    Votre posture en dit long. Asseyez-vous droit, les mains posées naturellement. Évitez les gestes nerveux (se balancer, tripoter un objet, croiser les bras). Regardez votre interlocuteur sans fixer, avec une attitude ouverte et respectueuse.

    Restez respectueux, même sous pression

    Certains psychologues adopteront un ton neutre, voire un peu froid. Ce n’est pas un manque de politesse de leur part, c’est un test de votre capacité à gérer l’inconfort. Restez poli, courtois, professionnel jusqu’au bout. Même si vous êtes bousculé, restez ouvert à la discussion et évitez au maximum d’être sur la défensive.

    Soyez vous-même

    Ne cherchez pas à jouer un rôle. Vous êtes là pour montrer que vous êtes prêt à entrer dans une institution exigeante. Assumez vos choix, vos échecs, vos défauts. Ce qui compte, c’est votre honnêteté et votre potentiel d’évolution.

    Authenticité + stabilité = crédibilité.

    Comportement observé ✅ Ce que le jury attend ❌ Ce qu’il faut absolument éviter
    Attitude générale Posture droite, regard franc, présence active Attitude fermée, posture effondrée, regard fuyant
    Expression orale Voix claire, rythme posé, articulation soignée Ton monotone, trop rapide, langage approximatif
    Réaction au stress Maîtrise émotionnelle, calme, concentration Nervosité apparente, agressivité, perte de contrôle
    Qualité de réflexion Réponses argumentées, logiques, bien construites Réponses vagues, désorganisées, contradictoires
    Connaissance du métier Références concrètes à la gendarmerie, parcours de formation Ignorance du métier, idées vagues ou fausses
    Motivation exprimée Sincérité, logique dans le projet professionnel Réponses floues, clichés (“j’aime aider les gens…”)
    Capacité d’écoute Répond aux questions posées, sans détour Coupe la parole, répond à côté
    Humilité et honnêteté Assume ses lacunes, dit « je ne sais pas » avec tact Tente de tout savoir, invente, fait des détours inutiles

    4. Erreurs fréquentes à éviter

    L’entretien psychologique n’est pas une simple formalité, et chaque année, de très bons candidats échouent à cette étape, non pas à cause de leur profil, mais à cause de leur attitude ou de maladresses évitables. Voici les erreurs les plus courantes – et comment ne pas tomber dans ces pièges.

    1. Avoir des réponses non personnalisées

    Ce que dit le candidat :
    “Je veux intégrer la gendarmerie car j’aime aider les autres et je suis très rigoureux.”
    “Être gendarme est pour moi un rêve que j’ai depuis que je suis tout petit.”

    Pourquoi c’est une erreur :
    Ce type de réponse, même si elle peut être sincère et vous correspondre, a été entendue mille fois et sonne creux. Le psychologue sent immédiatement que vous récitez une phrase toute faite. Cela peut lui faire penser que vous n’avez pas réfléchi personnellement à votre projet, ou pire, que vous cherchez à lui dire ce qu’il veut entendre.

    À faire plutôt :
    Formulez vos réponses avec vos propres mots. Illustrez avec un exemple personnel :
    “J’ai compris que je voulais intégrer la gendarmerie après avoir été confronté à une situation de violence dans mon quartier. J’ai été marqué par l’intervention des gendarmes ce jour-là.”
    “Quand j’étais jeune, mon grand-père, qui est un ancien gendarme, me racontait ses histoires et il m’a transmis ce rêve de devenir gendarme à mon tour.”

    2. Minimiser ou fuir les sujets sensibles

    Ce que dit le candidat :
    “Non, je n’ai jamais eu de période difficile.”
    “Je n’ai jamais été stressé dans ma vie.”

    Pourquoi c’est une erreur :
    Tout le monde traverse des moments compliqués. Le nier donne l’impression que vous manquez de recul ou que vous évitez volontairement certains sujets.

    À faire plutôt :
    Reconnaissez vos difficultés passées et expliquez ce que vous en avez tiré.
    “J’ai eu une période compliquée lors de mon redoublement en terminale, mais c’est ce qui m’a appris à mieux gérer l’échec.”

    3. Changer de discours au cours de l’entretien

    Ce que dit le candidat :
    Au début : “Je veux faire carrière en PSIG.”
    À la fin : “J’aimerais être en brigade territoriale pour la proximité.”

    Pourquoi c’est une erreur :
    Changer d’avis en plein entretien montre un manque de cohérence ou une envie de plaire. Le psychologue cherche quelqu’un qui sait où il va et qui a un projet clair, même si celui-ci est amené à évoluer par la suite.

    À faire plutôt :
    Affirmez une orientation claire, tout en restant ouvert :
    “Mon objectif est d’intégrer le PSIG, car je suis attiré par l’action sur le terrain. Mais je sais qu’une expérience en brigade sera également formatrice.”

    4. Se justifier à outrance ou se montrer sur la défensive

    Ce que dit le candidat :
    “Oui, j’ai quitté mon travail au bout de trois mois, mais c’était à cause du patron, du salaire, des collègues…”

    Pourquoi c’est une erreur :
    Se justifier sans recul donne une image de quelqu’un qui subit, qui fuit ses responsabilités ou qui manque de maturité. Il vaut toujours mieux assumer ses choix et expliquer ses erreurs plutôt que de les fuir.

    À faire plutôt :
    Assumez vos décisions, même imparfaites :
    “J’ai quitté cet emploi rapidement car je me suis rendu compte qu’il ne correspondait pas à mes valeurs. Cette expérience m’a permis de mieux cerner ce que je voulais réellement.”

    Conclusion

    L’entretien psychologique est souvent redouté par les candidats, et à juste titre : c’est une épreuve exigeante, qui ne laisse pas de place à l’improvisation. Mais si vous avez lu cet article jusqu’au bout, vous avez désormais une longueur d’avance. Vous savez à quoi vous attendre, quelles sont les erreurs à éviter, et surtout, quelle posture adopter pour faire la différence.

    Souvenez-vous : vous n’avez pas besoin d’être parfait, vous devez simplement être cohérent, sincère, stable et prêt à assumer vos choix. C’est cette authenticité, associée à une préparation sérieuse, qui vous fera sortir du lot.

    Prenez le temps de vous poser les bonnes questions, de réfléchir à votre parcours, à vos motivations profondes et aux défis que vous êtes prêt à relever. C’est ce travail en amont qui fera toute la différence le jour J.

     

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