Même si les deux statuts (APJA et EP) portent la même appellation de GAV et bénéficient de conditions générales proches (contrat, solde, logement, discipline militaire), leurs missions, leurs parcours de formation et leurs perspectives diffèrent largement.
GAV APJA : le volontaire du terrain
Missions principales
Le GAV APJA agit au plus près du terrain. Vous appuyez les sous-officiers dans la gestion des interventions, le traitement des premières informations et la réalisation d’actes simples de procédure. Concrètement, vous patrouillez, répondez aux appels, sécurisez des zones touchées par des vols, violences ou troubles à l’ordre public, et participez à la prévention au contact direct de la population.
De retour en unité, vous contribuez au volet administratif et procédural : comptes rendus, saisies informatiques, vérifications de base et recherches utiles à l’enquête. Vous voyez la réalité des faits, du début de l’intervention jusqu’aux premières étapes de la chaîne judiciaire, toujours sous le contrôle de votre hiérarchie.
Rythme et contraintes
Le rythme d’un APJA est dicté par l’opérationnel. Attendez-vous à des horaires décalés, incluant nuits, week-ends et jours fériés, avec des astreintes selon l’unité. L’activité alterne des périodes calmes et des pics d’intensité où il faut basculer très vite en mode intervention.
L’exposition au risque est réelle : gestion de conflits, interpellations, accidents… Vous évoluez dans un cadre réglementé, avec des règles de sécurité strictes et un équipement adapté aux missions. Ce tempo est exigeant, mais il forge des réflexes précieux et une forte endurance mentale.
Compétences clés
Réussir en APJA suppose du sang-froid et une communication claire, surtout lorsque la situation est confuse ou tendue. La rigueur est indispensable, car chaque intervention finit par une trace écrite qui doit être exacte et exploitable.
L’observation et la réactivité vous permettent d’identifier rapidement ce qui compte et d’orienter utilement les suites judiciaires. Enfin, la dimension collective est centrale, vous progressez au sein d’une équipe soudée, où la confiance et la coordination font la différence, et vous entretenez une condition physique compatible avec l’imprévu.
Pour qui c’est fait ?
L’APJA convient à celles et ceux qui veulent de l’action utile, du contact direct et une montée en compétence rapide sur les fondamentaux du métier de gendarme. Si votre objectif à moyen terme est d’intégrer le corps des sous-officiers avec une expérience opérationnelle tangible, ce choix est cohérent. Vous y trouverez un quotidien exigeant mais formateur, où chaque service vous fait gagner en maturité.

GAV EP : le spécialiste de l’appui technique et administratif
Missions principales
Le GAV Emploi Particulier intervient au cœur du fonctionnement de l’unité. Votre rôle consiste à rendre l’opérationnel possible et fluide : vous gérez des dossiers administratifs, tenez à jour des plannings, traitez des courriers et alimentez les outils informatiques qui structurent l’activité. Selon votre spécialité, vous pouvez assurer la logistique (suivi du parc automobile, équipements individuels, approvisionnements), la restauration collective (production des repas, hygiène, gestion des stocks), l’assistance informatique de premier niveau (poste de travail, logiciels, imprimantes, petites pannes), ou encore l’entretien d’ateliers et d’armureries sous contrôle hiérarchique.
Votre impact est tangible : une commande passée à temps, un véhicule rendu disponible, un circuit de validation fiabilisé ou un réseau rétabli rapidement, et c’est toute la chaîne opérationnelle qui gagne en efficacité. Vous travaillez au plus près de la donnée sensible et des matériels, ce qui exige de la discrétion, de la traçabilité et un respect strict des procédures internes.
Rythme et contraintes
Le rythme d’un EP est généralement plus régulier que celui d’un APJA, souvent calé sur des horaires de type administratif. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de pics : une tournée de livraison à réceptionner, un départ en mission à préparer, une panne informatique à résoudre, un service de restauration à assurer pour tout un effectif…
Certaines spécialités impliquent des contraintes propres, comme des prises de service plus tôt pour la cuisine ou des fermetures tardives lors d’inventaires logistiques. L’exposition au risque terrain est faible, mais la responsabilité est réelle, une erreur d’inventaire, un oubli de contrôle d’hygiène, un véhicule immobilisé faute d’anticipation peuvent avoir des conséquences directes sur la capacité de l’unité à remplir ses missions.
Compétences clés
Pour réussir en EP, vous devez être fiable et avoir le sens du service. La rigueur de gestion est non négociable, savoir prioriser, suivre des procédures, documenter chaque action et tenir vos délais. L’organisation et l’autonomie font la différence, tout comme la maîtrise des outils de bureau, des tableaux de suivi ou des logiciels dédiés à votre spécialité.
La discrétion est indispensable, de même que la capacité à communiquer clairement avec des interlocuteurs variés (commandement, brigades, fournisseurs, prestataires). Enfin, vous progressez vite si vous adoptez une démarche d’amélioration continue : repérer un goulot d’étranglement, proposer une check-list, optimiser un circuit de commande, standardiser un formulaire, c’est exactement la valeur attendue d’un bon EP.

Conditions de recrutement
Les conditions générales pour s’engager comme GAV, que ce soit APJA ou EP, sont les mêmes pour tous : être de nationalité française, avoir accompli sa Journée de défense et citoyenneté (JDC, ex-JAPD), être apte physiquement, et avoir entre 17 et 26 ans au moment de l’inscription.
Le recrutement GAV est ouvert en continu tout au long de l’année et s’effectue via des tests de sélection plutôt qu’un concours classique. Cependant, le profil académique requis dépend de la voie choisie.
GAV APJA : aucun diplôme n’est exigé pour postuler. Cette filière « terrain » est accessible à tous les jeunes remplissant les conditions d’âge et d’aptitude, quel que soit leur niveau d’études. Vous serez formé aux exigences du métier de gendarme après votre réussite aux tests d’entrée en école.
GAV EP : un diplôme ou une expérience professionnelle est requis en lien direct avec l’emploi particulier visé. En pratique, la gendarmerie publie régulièrement des offres de postes GAV EP dans divers domaines (maintenance automobile, cuisine, secrétariat, informatique, etc.). Pour chaque offre, le candidat doit justifier du diplôme technique approprié (généralement un CAP/BEP minimum dans la spécialité) ou d’une expérience significative dans le métier.
FAQ
APJA et EP, c’est le même salaire ?
La solde de base est liée au statut GAV, elle est donc similaire. Les écarts viennent surtout des conditions de service (horaires, contraintes) et d’éventuels compléments liés à la spécialité ou à l’affectation.
Qui a le plus de chances pour le concours sous-officier ?
Ni l’un ni l’autre par principe. Cependant l’APJA dispose d’un vécu terrain plus facile à valoriser que l’EP.
Puis-je passer d’EP à APJA (ou l’inverse) ?
Des mobilités existent, mais rien n’est automatique, cela dépend des besoins, de votre profil et de votre contrat. Renseignez-vous tôt auprès de votre hiérarchie.
Le port d’arme est-il systématique ?
Il est lié aux missions et à la réglementation. En APJA, il est régulier. En EP, il dépend du poste et du cadre d’emploi.
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