Intégrer le GIGN est un défi énorme, réservé à ceux qui visent l’excellence. Unité d’élite de la Gendarmerie Nationale, le Groupe d’Intervention est spécialisé dans la lutte contre le terrorisme, la libération d’otages, et l’intervention en situation de crise extrême. Ses membres interviennent là où la maîtrise, la rigueur et le courage ne sont pas une option, mais une nécessité.
Les conditions pour intégrer le GIGN
L’accès au GIGN est réservé aux gendarmes déjà en service et ayant fait leurs preuves sur le terrain. Avant même de pouvoir postuler, plusieurs critères stricts doivent être remplis :
- Être gendarme d’active : Avoir réussi le concours de sous-officier (SOG) ou d’officier (OG).
- Justifier d’au moins quatre années d’expérience au sein de la gendarmerie, en unité opérationnelle.
- Être âgé entre 24 et 34 ans au moment du dépôt de candidature.
- Être médicalement apte au parachutisme (réussir les Tests d’Aptitude à la Parachutisme, TAP).
Ces conditions garantissent que seuls des candidats expérimentés, physiquement solides et mentalement aguerris peuvent espérer intégrer l’une des unités d’intervention les plus exigeantes au monde.
Déroulement de la sélection
Intégrer le GIGN n’est pas un simple concours : c’est un long processus de sélection et de formation, réparti sur près de deux ans. Chaque étape est un filtre implacable pour ne retenir que les profils les plus solides, les plus fiables et les plus endurants.

1. Appel à volontaires – Janvier
Chaque année, en janvier, la gendarmerie ouvre l’appel à volontaires pour le GIGN.
Conditions pour postuler :
- Être gendarme d’active.
- Remplir les critères d’ancienneté (minimum 4 ans).
- Avoir une condition physique exemplaire.
- Dossier disciplinaire irréprochable.
Ce moment marque officiellement le début du parcours. Dès l’inscription, les candidats doivent entrer dans une phase de préparation intensive, physique et mentale, pour maximiser leurs chances dans les mois suivants.
Dès l’appel à volontaires, structurez votre entraînement comme si vous étiez déjà en sélection : rigueur quotidienne, simulations d’efforts extrêmes, hygiène de vie stricte.
2. Tests de sélection – Mai
En mai, les candidats sélectionnés passent trois semaines de tests, organisées en trois groupes successifs (un groupe par semaine).
Les épreuves principales :
Tests physiques :
-
- Pompes, abdominaux, tractions sur temps limité.
- Grimper à la corde uniquement avec les bras (7 mètres).
- Parcours TAP : 8 km équipé d’une musette de 11 kg en moins d’une heure.
- Épreuves aquatiques : nage libre rapide, apnée, nage enchaînée pieds et poings liés, saut de 10 mètres.
Tests de stress et de mental :
-
- Test de claustrophobie.
- Test de vertige (saut d’un viaduc).
- Simulation d’interrogatoire sous stress intense.
- Exposition au gaz lacrymogène.
Épreuves de tir :
-
- Tir de précision au pistolet à 15 m et au fusil à 200 m.
Chaque jour est conçu pour accumuler la fatigue, pousser les corps à leurs limites et révéler les failles mentales.
Ne cherchez pas à « gérer votre effort » : montrez votre engagement total à chaque épreuve, même épuisé. L’abandon progressif est détecté et éliminatoire.
3. Prestage – Octobre à Décembre
Les candidats ayant réussi les tests de mai enchaînent, entre octobre et décembre, avec huit semaines de prestage.
Objectifs du prestage :
- Confirmer la solidité physique et mentale sous entraînement soutenu.
- Renforcer les compétences fondamentales (combat, tir, endurance, cohésion d’équipe).
- Habituer les candidats aux rythmes d’intervention : privation de sommeil, prise de décision rapide sous stress maximal.
Contenu du prestage :
- Sports de combat et techniques de self-defense.
- Escalade, franchissement d’obstacles difficiles.
- Sessions de tir intensives, y compris tir sous stress.
- Scénarios d’interventions réalistes, avec improvisation tactique.
Ce prestage sert d’ultime filtre avant d’investir dans la formation complète des opérateurs.
Ne cherchez pas à briller seul. La capacité à « tenir » mentalement et à travailler en équipe est plus valorisée qu’une performance individuelle exceptionnelle.
4. Stage de formation GIGN – Janvier à Décembre
À partir de janvier de l’année suivante, les candidats retenus entament un stage de formation opérationnelle au GIGN d’une durée d’environ un an.
Ce que vous apprendrez
Techniques d’intervention spécialisées :
-
- Progressions en environnement clos (CQB).
- Libération d’otages.
- Prises d’assaut sous haute tension.
Tir avancé :
-
- Tir de haute précision jusqu’à 400 mètres (et au-delà pour les tireurs d’élite).
- Tir instinctif en mouvement.
Sports et techniques physiques :
-
- Escalade tactique.
- Courses d’endurance.
- Sports de combat (boxe, krav maga, lutte…).
Parachutisme opérationnel :
-
- Sauts à ouverture automatique (1500 sauts en moyenne dans une carrière).
- Techniques spéciales d’insertion par voie aérienne.
Pendant cette phase, aucune erreur n’est tolérée : chaque module est validé par des évaluations rigoureuses. L’engagement physique et psychologique est total, semaine après semaine.
Développez votre capacité à garder la tête froide sous l’effort. Au GIGN, celui qui reste lucide en pleine crise prend l’avantage sur celui qui réagit sous impulsion.

Les missions du GIGN
Le GIGN n’est pas une unité d’intervention ordinaire : c’est un groupe polyvalent capable d’agir dans les situations les plus extrêmes, que ce soit en France ou à l’étranger. Sa devise, « S’engager pour la vie« , résume parfaitement l’essence de ses missions : protéger, sauver, neutraliser, toujours avec un haut niveau d’exigence et de maîtrise.
Le GIGN est organisé autour de trois grandes missions principales, complétées par de nombreuses spécialités opérationnelles.
1. Libération d’otages
La libération d’otages est l’une des missions emblématiques du GIGN, qui en a fait sa réputation internationale.
Exemples concrets :
- 1976 : Prise d’otages d’Ouvéa (Nouvelle-Calédonie) : Libération d’enfants pris en otages dans un bus scolaire.
- 1994 : Détournement du vol Air France Alger-Marseille : Intervention spectaculaire à l’aéroport de Marseille-Marignane, où les opérateurs du GIGN ont neutralisé les terroristes et sauvé les passagers.
Chaque intervention est unique. Les opérateurs doivent être capables d’évaluer la situation en temps réel et d’agir avec précision pour neutraliser les preneurs d’otages sans mettre en danger la vie des captifs.
2. Lutte contre le terrorisme
Le GIGN est au cœur du dispositif français de lutte contre le terrorisme. Il intervient en prévention, en intervention directe ou en appui stratégique.
Exemples d’actions :
- Neutralisation de cellules terroristes : Appui à des opérations d’arrestations de suspects radicalisés.
- Protection de sites sensibles : Renfort temporaire de la sécurité sur des lieux jugés menacés (ambassades, aéroports, événements internationaux).
- Intervention en cas d’attentats en cours : Opérations « tuerie de masse » où la neutralisation rapide des assaillants est prioritaire.
Le GIGN travaille souvent en coordination avec d’autres forces (RAID, BRI, DGSI) dans le cadre du plan Vigipirate ou du plan d’urgence anti-terroriste.
Dans la lutte antiterroriste, chaque minute compte. Le GIGN s’entraîne en permanence pour intervenir en quelques minutes, avec un niveau de réactivité maximale.
3. Arrestation de criminels dangereux
Le GIGN est également sollicité pour l’arrestation de criminels violents lorsque le risque d’affrontement armé est élevé.
Exemples de situations :
- Arrestation de membres du grand banditisme lourdement armés.
- Interpellation de forcenés retranchés et dangereux.
- Démantèlement de réseaux criminels dans des contextes à haut risque.
Méthodologie : chaque opération est minutieusement préparée :
- Dispositif de surveillance préalable.
- Analyse du terrain et des habitudes du suspect.
4. Protection de personnalités et sécurisation
En parallèle de ses missions offensives, le GIGN assure aussi des missions de protection rapprochée.
Exemples :
- Protection d’ambassadeurs en poste dans des zones sensibles.
- Sécurisation temporaire de hauts responsables politiques lors de déplacements à l’étranger.
- Missions discrètes d’escorte dans des pays instables.
Le Groupe possède des compétences spécifiques en évasion d’urgence, reconnaissance de zones hostiles et sécurisation de convois.
5. Missions à l’international
Le GIGN intervient aussi hors des frontières nationales, parfois de manière très discrète.
Exemples d’opérations extérieures :
- Exfiltration de ressortissants français en zone de guerre.
- Protection des missions diplomatiques.
- Appui aux forces locales pour lutter contre le terrorisme ou les enlèvements.
Depuis les années 2000, le GIGN a renforcé son rôle international en créant des antennes déployables rapidement dans différentes régions du monde.
Le GIGN est capable d’être projeté en quelques heures sur n’importe quel continent, avec un équipement et des compétences adaptés aux environnements les plus hostiles.

Résumé des missions principales :
Mission |
Exemples concrets |
Objectif principal |
Libération d’otages |
Vol Air France 1994, Ouvéa 1976 |
Sauver les otages sans pertes humaines |
Lutte contre le terrorisme |
Neutralisation de cellules, réponse aux attentats |
Neutraliser la menace terroriste |
Arrestations de criminels |
Grand banditisme, forcenés armés |
Interpeller sans pertes |
Protection rapprochée |
Diplomates, politiques en zone à risque |
Assurer la sécurité physique des protégés |
Missions internationales |
Exfiltrations, protection d’ambassades |
Sauver et protéger à l’étranger |
0 commentaires