Le concours de sous-officier de gendarmerie (SOG) attire chaque année des milliers de candidats motivés par l’idée de servir, de protéger et de donner du sens à leur engagement. Mais réussir ce concours ne s’improvise pas. Entre l’épreuve écrite et l’épreuve orale, les exigences sont élevées et le niveau de compétition réel. Une question revient souvent chez les candidats : combien de temps faut-il pour bien se préparer au concours SOG ?

1. La préparation à l’écrit

L’épreuve écrite du concours Sous-Officier de Gendarmerie est une dissertation portant sur un sujet d’ordre général, souvent en lien avec la société, la justice ou la sécurité pour le concours SOG1 (externe) et un sujet de connaissances professionnelles pour le concours SOG2 (interne). Cette épreuve dure 3 heures et vise à évaluer vos capacités de réflexion, d’analyse, d’argumentation et votre niveau d’expression écrite.

Pour réussir cette épreuve, il ne suffit pas d’avoir des idées, encore faut-il savoir les organiser clairement et les exprimer dans un français correct. En moyenne, une préparation sérieuse prend entre 3 et 6 mois, selon votre niveau de départ. Dans cette partie, on va principalement s’intéresser au sujet de composition de culture générale du concours SOG1.

Phase 1 : Acquisition des bases (environ 1 mois)

La première étape de votre préparation doit être entièrement consacrée à la méthode. Il ne s’agit pas encore d’écrire des dissertations entières, mais de comprendre les fondations de l’exercice. Vous devez assimiler la structure type d’une dissertation : introduction, problématique, annonce du plan, développement en deux ou trois parties argumentées, transitions logiques, et conclusion synthétique.

À ce stade, l’accent doit être mis sur la construction d’introductions solides, car c’est cette partie qui donne le ton de toute votre copie. Une bonne introduction, c’est une accroche pertinente, une définition claire des termes du sujet, une problématique bien formulée, et un plan annoncé avec logique. Si votre introduction est bancale, le correcteur partira déjà avec un a priori négatif.

En parallèle, il est essentiel de revoir les règles de base du français : orthographe, syntaxe, style. Ce n’est pas l’originalité de vos idées qui fera la différence si elles sont mal exprimées.

Phase 2 : Entraînement régulier (2 à 4 mois)

Une fois les bases posées, vous devez passer à l’entraînement. Mais attention, il ne s’agit pas d’écrire une dissertation complète à chaque session. La clé d’un bon entraînement, c’est le travail ciblé. Entraînez-vous à rédiger des introductions sur des sujets variés.

Lors d’un autre entraînement, choisissez un sujet et concentrez-vous uniquement sur la recherche d’idées et la construction du plan. Un autre jour, entraînez-vous à formuler des conclusions percutantes, sans forcément développer le corps du devoir. Cette approche permet d’améliorer chaque maillon de la chaîne sans passer 3 heures derrière son bureau à chaque fois au risque de s’en dégoûter.

Votre progression passe par la régularité. Faites au moins un exercice par semaine, en variant les thématiques : sécurité, société, citoyenneté, justice, média. Nourrissez vos réflexions avec l’actualité et des lectures de culture générale. c’est ce qui donnera de la richesse à vos arguments.

Phase 3 : Mise en situation concours (environ 1 mois)

La dernière phase doit vous mettre en conditions réelles. Une fois que vous avez les réflexes méthodologiques et que vos idées sont structurées, il est temps de tester votre capacité à tenir un sujet de bout en bout, dans les temps.

Planifiez des simulations complètes : 3 heures, sans distractions, avec un sujet surprise. Ce n’est qu’en vous confrontant à la pression réelle que vous apprendrez à gérer votre temps, à éviter les hors-sujets, et à assurer un rendu propre et lisible dans les délais.

C’est aussi le moment de faire les derniers ajustements : affiner vos transitions, corriger les fautes récurrentes, et surtout automatiser votre méthode pour qu’elle devienne instinctive.

Différences entre SOG 1 et SOG 2

  • Le concours SOG 1 est destiné aux candidats civils, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas déjà gendarmes. Ils doivent souvent reprendre toute la méthodologie depuis zéro, notamment s’ils n’ont pas pratiqué l’écrit depuis plusieurs années. Leur préparation est donc plus longue : en général 4 à 6 mois pour un bon niveau.

  • Le concours SOG 2 s’adresse aux gendarmes adjoints volontaires (GAV). Ces candidats ont souvent une expérience du terrain mais un niveau scolaire plus hétérogène. Beaucoup doivent retravailler la méthodologie de fond mais bénéficient déjà d’une bonne culture institutionnelle. Ils peuvent parfois se préparer en 2 à 4 mois s’ils sont déjà à l’aise avec l’écriture.

La clé, ce n’est pas de tout apprendre par cœur ou d’espérer tomber sur “le bon sujet” : c’est de maîtriser une méthode solide. Une fois que vous savez construire une dissertation structurée, avec une introduction claire, un plan logique et des arguments pertinents, vous serez capable de traiter n’importe quel sujet, même s’il vous déstabilise au premier abord. C’est cette capacité d’adaptation qui assurera votre place aux oraux.

2. La préparation à l’épreuve orale

L’épreuve orale du concours SOG est un entretien avec un jury, d’une durée de 20 minutes, qui vise à évaluer votre personnalité, votre motivation et votre capacité à vous exprimer clairement à l’oral. Contrairement à l’écrit, il ne s’agit pas de restituer des connaissances, mais de montrer que vous avez le profil d’un futur sous-officier de gendarmerie : engagé, réfléchi, stable et adapté au métier.

Une bonne préparation à l’oral nécessite entre 1 et 3 mois, selon votre aisance naturelle à parler en public et votre connaissance du métier.

Phase 1 : Compréhension de l’épreuve et auto-analyse (1 à 2 semaines)

Avant même de commencer à préparer votre discours, vous devez comprendre ce que le jury attend de vous. L’entretien oral est une évaluation de votre maturité, de votre motivation et de la cohérence de votre projet. Il faut donc commencer par une phase d’introspection:

  • Pourquoi voulez-vous devenir gendarme ?
  • Quelles sont vos valeurs ?
  • Quelles sont vos qualités, vos points faibles ?
  • Êtes-vous réellement prêt à vous engager dans ce parcours exigeant ?

En parallèle, il est indispensable de se renseigner en détail sur le métier de sous-officier : les missions quotidiennes, les contraintes, la formation à l’école de gendarmerie, le fonctionnement d’une brigade, la hiérarchie, etc. Plus vous aurez une vision concrète du métier, plus votre discours sonnera juste et authentique. Cette phase vous permet de poser les fondations d’un discours personnel, sincère et crédible.

Phase 2 : Préparation du contenu (2 à 4 semaines)

Une fois que vous avez identifié vos motivations et vos atouts, vous pouvez commencer à structurer votre contenu. Il est important de préparer une présentation personnelle claire, qui retrace votre parcours, vos choix, vos expériences, et ce qui vous a conduit à vouloir intégrer la gendarmerie. Cette présentation ne doit pas être apprise par cœur, mais répétée suffisamment pour être fluide et naturelle.

Vous devez également anticiper les questions classiques que pose le jury :

  • Pourquoi la gendarmerie ?
  • Quelles sont vos qualités ?
  • Quels sont vos défauts ?
  • Que représente l’autorité pour vous ?
  • Comment gérez-vous le stress ?

Pour chacune de ces questions, préparez une réponse argumentée, illustrée par des exemples personnels : sport, expérience professionnelle, engagement associatif, etc. Enfin, entraînez-vous à réfléchir et répondre sur des sujets de société en lien avec les valeurs de la République : sécurité, égalité, justice, discipline, respect des lois. Ce travail de contenu vous permettra d’aborder l’oral avec une vraie cohérence d’ensemble, sans réciter un discours figé.

Phase 3 : Entraînement intensif à l’oral (3 à 6 semaines)

Une fois le contenu prêt, il faut passer à la mise en pratique, car c’est là que tout se joue. La manière dont vous vous exprimez, votre posture, votre regard, votre gestion du stress, tout cela influence fortement la perception du jury. Commencez par faire des simulations d’entretien : avec un proche, un coach, ou même seul face caméra. Parlez debout, les mains visibles, dans une posture ouverte et assurée. Travaillez également votre voix : débit, articulation, ton.

Filmez-vous, puis analysez-vous : regardez votre gestuelle, vos tics de langage, votre regard. Corrigez ce qui ne passe pas. Vous pouvez aussi vous entraîner devant un miroir pour travailler votre présence et votre expression. L’objectif est simple : être prêt à affronter un jury, à improviser si nécessaire, et à faire bonne impression dès les premières secondes. Le jour de l’oral, votre aisance et votre calme feront toute la différence.

À noter pour les candidats SOG 1 vs SOG 2

  • Les candidats SOG 1 n’ont pas toujours l’habitude de passer des oraux. Pour eux, la gestion du stress et la maîtrise du discours sont prioritaires. Une préparation plus longue (2 à 3 mois) est souvent nécessaire.

  • Les candidats SOG 2, déjà en gendarmerie, ont souvent une bonne connaissance du métier. Mais attention : le jury attend plus de maturité et d’ancrage dans la réalité. Le piège est de “trop en faire” ou de réciter un discours formaté. Une préparation ciblée d’environ 1 mois peut suffire s’ils savent valoriser leur expérience concrète.

L’épreuve orale est souvent sous-estimée, alors qu’elle joue un rôle décisif dans le classement final. Ce n’est pas un simple entretien de motivation mais c’est une évaluation globale de votre personnalité, de votre capacité à vous exprimer et à assumer un rôle d’autorité. Cela demande un véritable travail de préparation en trois étapes : introspection, structuration du discours, puis entraînement intensif à l’oral. Si vous vous y prenez correctement, cette épreuve devient une occasion unique de vous démarquer et de convaincre le jury que vous avez pleinement votre place dans la gendarmerie.

3. Faut-il commencer à préparer l’oral avant d’être reçu à l’écrit ?

C’est une question que beaucoup de candidats se posent, surtout ceux qui veulent mettre toutes les chances de leur côté. Et la réponse est claire, oui, dans la majorité des cas, il est pertinent de commencer à se préparer à l’oral avant les résultats de l’écrit.

Vous n’aurez pas beaucoup de temps entre les résultats et l’oral

Le délai entre la publication des résultats de l’écrit et la convocation à l’oral peut être très court : parfois à peine 3 à 4 semaines. C’est insuffisant pour faire une vraie progression si vous partez de zéro.

L’oral demande un vrai travail de fond : prendre confiance, structurer son discours, comprendre ce que cherche le jury, maîtriser ses réponses. Ce n’est pas une épreuve qu’on peut réussir avec une préparation de dernière minute.

Ceux qui attendent les résultats pour commencer sont souvent en retard

Beaucoup de candidats attendent d’être “sûrs” d’avoir réussi l’écrit avant de s’attaquer à l’oral. Mais c’est une erreur stratégique. L’oral fait partie du concours, il a une forte valeur au classement final, et c’est souvent l’épreuve qui départage les candidats.

De plus, réussir l’écrit ne garantit absolument pas de réussir l’oral. Il serait dommage de perdre sa chance à cause d’un manque d’anticipation.

Que faire concrètement ?

  • Dès que vous avez terminé l’écrit, bloquez au moins 2 à 3 heures par semaine pour commencer à travailler votre présentation, vos motivations, et les questions types.

  • Vous n’avez pas besoin de faire un entraînement intensif, mais vous devez commencer à poser les bases.

  • Si vous avez un profil stressé, introverti, ou peu habitué aux oraux, commencez encore plus tôt.

Préparer l’oral en avance, ce n’est pas une perte de temps, c’est une stratégie gagnante. N’attendez pas les résultats de l’écrit pour vous y mettre, le délai entre les deux épreuves est souvent trop court pour une préparation de qualité. Les meilleurs candidats ne se contentent pas d’improviser le jour J, ils ont anticipé, structuré leur discours et travaillé leur posture. En prenant de l’avance, vous gagnez en sérénité, en clarté et en impact devant le jury.

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